Ani DiFranco est probablement une des pionnières du mouvement DIY. Néée en 1970, elle a déjà publié plus de 20 albums, tous sortir sous son propre label Righteous Babe Records.

A 9 ans elle reçoit sa première guitare acoustique. Elle commence très jeune à jouer des reprises des Beatles dans les bars locaux de Buffalo. Dès 14 ans, elle écrit ses propres chansons et à 15 ans, elle devient une mineure émancipée et quitte le domicile de sa mère où elle vivait jusqu’alors.

Les débuts de Righteous Babe Records

Elle obtient son diplôme de lycée à la Buffalo Academy of Visual and Performing Arts à 16 ans et a commencé à suivre des cours à Buffalo State College.

Je suis partie de Buffalo parce que j’étais limitée musicalement. Depuis mes 16 ans, j’avais joué dans tous les bars. A New York, il se passait tellement de choses. Là, j’ai commencé à avoir des engagements. Dès le début, mes amis, ma famille, ce fut la communauté folk. Les gens y étaient chaleureux. Certains étaient un peu méfiants, parce que j’avais la tête rasée, des grosses bottes, je ressemblais à une vraie punk. Et mes chansons étaient très directes, les paroles très crues, pas du tout des petites chansons folk sur la nature et les enfants.

 En 1989, la jeune Ani DiFranco âgée de 19 ans s’installe à New York et enregistre une cassette de quelques unes de ses chansons. Elle en fait 500 copies qu’elle vend durant ses concerts.

Il y avait une adresse sur ma première cassette et c’est comme ça que j’ai commencé à tourner.

L’année suivante, elle décide de créer son propre label Righteous Babe Records avec seulement 50 dollars. Elle sort son premier album éponyme l’année suivante. 

Elle part avec sa guitare et sa vieille Volkswagen, survit grâce à divers petits boulots : modèle pour cours de dessin, serveuse, peintre en bâtiment… et fait plus de 200 concerts par an.

Le succès

Il y a eu de nombreuses années où je jouais dans un club pour 50 personnes et où un auteur-compositeur ouvrait pour moi, et l’année suivante, je jouais dans le même club pour une centaine de personnes, et cet auteur-compositeur faisait la couverture de magazines de musique. Toutes ces chansons que j’ai écrites sur le métier,  je les ai écrites pour me rappeler que je n’avais pas besoin d’aller aussi loin, aussi vite. Si j’allais vers les couvertures de magazines, quelque chose d’essentiel serait perdu. J’avais besoin de me le rappeler. 

Cette jeune rebelle indépendante attire l’attention. Son album Not A Pretty Girl sorti en 1995 est acclamé par la critique. Elle joue en première partie de la tournée de Bob Dylan en 1997.

Les labels commencent à s’intéresser à elle et lui font des propositions qu’elles refuse à chaque fois. Elle parle d’ailleurs des maisons de disque dans plusieurs de ses chansons : The million you never made, Napoleon ou encore The next big thing.

Plus je réussissais, plus les gens voulaient s’associer à moi, augmenter mon succès. Les gens qui m’ont approché n’étaient pas méchants. Ils ne correspondaient tout simplement pas à ma mission. Je savais que si je m’associais à eux, mon attention serait diluée.

Righteous Babe Records emploie aujourd’hui une quinzaine de personnes et a vendu plus de quatre millions d’albums.

Sur chaque album vendu, Ani DiFranco gagne environ 4,25 dollars soit plus du double de ce que gagnent les grandes stars signées en label. Son goût pour l’indépendance lui aura plutôt réussi !

 

Source

https://www.lesinrocks.com/2001/05/01/musique/musique/ani-difranco-buffalo-soldier/

https://www.lemonde.fr/archives/article/2000/01/04/la-petite-entreprise-folk-punk-et-funk-d-ani-difranco_3591911_1819218.html

https://relix.com/articles/detail/the-curious-case-of-ani-difranco/

https://www.thesunmagazine.org/issues/485/righteous-babe

https://www.latimes.com/archives/la-xpm-1996-07-05-fi-21390-story.html